La transformation selon le Président Macron vise également à modifier les racines de “l’homo politicus” national. Terminé le métier à vie, incarné par un François Mitterand, laissons place à l’élu qui se livre entre deux activités professionnelles à la fonction de parlementaire en activité pour le bien de tous. À l’instar du président Emmanuel Macron qui veut exécuter l’exercice en deux mandatures de 5 années. Après, on passe à autre chose. C’est cela la nouvelle démocratie rénovée selon le parti du président. Mais il ne faut pas tout stopper là. La majorité présidentielle souhaite indiquer ce changement de la représentation dans le marbre constitutionnel sous la formulation toute simple: “interdiction du cumul de plus de trois mandatures similaires successifs”. Le français est satisfait. D’après Harris Interactive, les Français sont à 94% d’accord avec cette règle. Il était par ailleur rédigé en toutes lettres dans le programme électoral du candidat Macron. Comment expliquer alors la bronca des partis politiques présentés à l’Assemblée et au Sénat, à l’exception de En Marche et le Centre de François Bayrou? Parce que c’est cheminer à l’encontre une symbolique forte. Le souhait de protéger le Contrat à durée déterminée pour les représentants de la nation heurte de fait le souhait de fonctionnement du législatif. Ainsi, les français doivent conserver la possibilité de nommer ceux qu’ils souhaitent autant de fois qu’ils le voudraient. Néanmoins, la professionnalisation des politiques, qui se bonifie avec le cumul des mandats, est une assurance de savoir faire face à un pouvoir exécutif puissant. Dans une France stigmatisée par le manque d’équilibre des pouvoirs au détriment des Représentants, l’affaiblissement des représentants n’est pas envisageable. C’est ce qui est capital derrière la façade ultra-populaire de la réforme constitutionnelle prochaine. Le parti de Macron a il est vrai de très bons arguments à présenter à cette inquiétude. La transformation de monde se repose sur les piliers non-cumul des mandats (déjà en vigueur), diminution du nombre de élus, limite des mandats dans le temps à trois dans tous les cas.