Salauds de jeunes

Dernièrement, mon équipe a été pas mal remaniée, et la direction a jugé utile d’organiser un incentive à Paris, pour que tout le monde apprenne à travailler ensemble. Seulement voilà : j’ai réalisé à cette occasion que nos nouveaux équipiers appartiennent tous à la génération Digital Natives. Et bosser avec eux s’avère généralement bien plus ardu que ce que la direction veut bien entendre. Je me souviens qu’il y a quelques années, j’ai lu beaucoup d’articles sont parus pour définir ce qu’étaient les digital natives, quelle était rapport au travail, et comment il fallait les manager. A écouter ces articles, ces nouveaux venus allaient être des vecteurs de changement pour l’entreprise. Sauf que dans la pratique, ça ne s’est pas vérifié. La promesse était pourtant captivante : des nouveaux venus qui sont allergiques à la hiérarchie ? Qui s’interrogent tout le temps, et et remettent en question l’utilité de leur boulot, et ont besoin d’une autorité que l’école et leurs géniteurs n’ont pas été capables de leur fournir. Aucun de ces éléments ne semblait représenter problème aux auteurs de ces articles. Ceux-là n’ont apparemment jamais travaillé dans le monde réel, parce qu’en fait, tous ces éléments font de beaucoup de digital natives sont des gens parfaitement ingérables. Je parle en connaissance de cause, car j’ai bossé avec pas mal d’entre eux, et si certains sont d’excellents collaborateurs, la plupart sont une plaie. Je ne suis pas le seul à avoir le sentiment qu’on passe plus de temps à les former et à les les cadrer qu’à travailler pour l’entreprise. En fin de compte, ils considèrent plus l’entreprise comme un lieu où faire état de présence. Ils ne veulent pas faire carrière dans la même entreprise. Tout ce qu’ils veulent, dans le fond, c’est pouvoir créer leur propre entreprise pour laisser la réalité aux autres. Eh bien, qu’ils créent leur entreprise où ils pourront tous se retrouver, car cela permettra aux autres de bosser dans de meilleures conditions. Toutefois, ils ont quand même une chose : quand ils font la fête, ils ne la font pas à moitié. Ils l’ont mis en évidence à l’occasion de cet incentive à Biarritz, et force m’est d’admettre que je me suis éclaté en leur compagnie. Mais quant à faire équipe avec eux, c’est hors de question.